“La singularité et la différence exploitée avec respect et bienveillance sont la richesse de notre société.”
Davy Dambrun, RQTH
Vous constatez une nouvelle altérité de vos capacités à réaliser les missions qui vous sont confiées ? Dans ce cas, il est important afin de prévenir une dégradation de vos conditions de penser à vous protéger et de réaliser un diagnostic de la baisse de vos capacités.
Votre travail consiste à réaliser des actions répétées, cependant ces actes vous font souffrir. Vous êtes assis toute la journée et maintenant vous avez régulièrement mal au dos. Vous êtes en réunion et la compréhension des interventions de vos interlocuteurs se fait de plus en plus compliquée. Vous revenez de convalescence à la suite d’un arrêt de travail pour maladies, accidents,… et vos activités professionnelles sont bien plus pesantes qu’avant.
Quelle qu’en soit la raison, vous constatez que vous avez du mal à réaliser les tâches professionnelles qui vous sont confiées.
Pourquoi est-ce important d’identifier son handicap ?
Autant pour soi que pour les autres, il est essentiel de se connaître.
D’abord pour soi !
Identifier ses atouts et ses faiblesses est un facteur d’acceptation de soi-même, mais également de sagesse, comme en témoigne la fameuse devise inscrite au frontispice du Temple de Delphes que Socrate reprend à son compte : “Connais-toi toi-même”. Même si le processus d’acceptation peut être long et fastidieux, accepter votre handicap permet de dépasser vos propres barrières et donner le meilleur de vous-même, à vos proches, mais aussi à votre environnement social et professionnel.
La loi du 11 février 2005 n° 2005-102 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, illustre la volonté de la société française à inclure la singularité du travailleur handicapé dans le monde ordinaire. “Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant”.
En effet, il est important d’être à votre écoute pour ne pas que votre santé se dégrade jusqu’à devenir invalidante, ce qui pourrait être source d’isolation professionnelle. De nombreuses pathologies, parfois méconnues du grand public, sont la source d’un handicap ou polyhandicap qui peuvent être reconnus administrativement. La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) est un long processus mais il peut apporter de nombreux éléments de compensation techniques, organisationnels et/ou humains vous permettant de continuer à exprimer vos compétences dans le milieu professionnel pour conserver votre niveau de performance.
C’est pourquoi, il est essentiel de garder à l’esprit que la principale innovation de la loi est la création d’un droit à compensation, en effet, les troubles handicapants octroient des droits : « La personne handicapée a droit à la compensation des conséquences de son handicap quels que soient l’origine et la nature de sa déficience, son âge ou son mode de vie. »
Pour les autres et donc pour soi !
Le handicap a intrinsèquement une connotation négative. Dans nos représentations, il est synonyme de faiblesse et d’exclusion. Souvent montrée du doigt, la personne handicapée est un paria que l’on ne souhaite pas côtoyer, avec qui il n’est pas souhaitable de travailler. Et pourtant … !
Même si les entreprises ont commencé à développer des structures et dispositifs de gestion du handicap à travers les Missions Handicap, à favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap et à prendre en charge le maintien dans l’emploi des collaborateurs RQTH, il n’en reste pas moins qu’une révolution des idées reçues, des préconçus et des préjugés doit continuer à être menée.
Comment opérer ce changement si les personnes en droit d’être reconnues handicapées ne se déclarent pas ?
Vous souffrez mais ne le dites pas. En conséquence, vos collègues ne comprennent pas la façon dont vous vous comportez. Vous serez très certainement la cible de reproches qui sanctionneront votre évaluation individuelle annuelle. Bien entendu, dévoiler son handicap n’est pas une chose simple, et sans risque. Les réactions de vos collègues peuvent être diverses, certaines peuvent être négatives, cela s’explique souvent par de la méconnaissance, ou de l’incompréhension. Cependant, et conformément à la loi en vigueur, les salariés en situation de handicap sont indispensables et doivent être protégés par l’entreprise.
Comment identifier son handicap ?
Seuls les médecins généralistes et spécialistes ont la capacité de reconnaître le handicap en général et la médecine du travail la notion de handicap au travail. Cela vous permettra de diagnostiquer et poser des mots sur la situation dans laquelle vous vous trouvez, et éventuellement, de bénéficier de soins et traitements adaptés.
Prenez le temps de prendre rendez-vous avec votre médecin généraliste si vous constatez que les troubles dont vous souffrez, même momentanément, ont des conséquences sur votre bien être au travail et votre rendement. Expliquez en quoi, votre pathologie influe sur votre efficacité ou en quoi les activités confiées vous sont nuisibles. Pensez à réaliser le processus de votre journée type et à présenter la relation entre votre trouble et votre quotidien professionnel.
Le médecin du travail est également disponible pour vous écouter, analyser la situation et définir si vous êtes susceptible d’être reconnu en qualité de travailleur handicapé. Contactez l’infirmière ou l’assistante sociale, et demandez une visite médicale “à votre demande”. Vous pourrez éventuellement bénéficier de moyens de compensation (humains, organisationnels ou techniques) adaptés à votre situation, ce qui vous permettra de vous sentir plus “ à l’aise” dans votre environnement de travail, et de vous épanouir à nouveau.